intervention du cabinet sur le thème du partage de la valeur
Plein Sens était de nouveau partenaire des Assises Sens et Travail tenues le 19 octobre à la Maison de la chimie (Paris 7). Le thème de l’édition 2023 invitait à questionner l’essentiel équilibre entre sens au travail et performance économique des organisations. En 2022, les participants étaient réunis autour de la question suivante « Repenser le travail pour reconstruire le monde ? ».
Une table-ronde sur le partage de la valeur
Aurélie Ghemouri Krief, associée, a introduit et animé la table ronde « Partage de valeurs, partage de la valeur : oui mais quelle valeur ? ». Avec Jean-Baptiste Barfety, Emmanuelle Rigaudias, Franck Amalric, Luc Mathieu et Christian de Boissieu, ils ont échangé sur « Comment (re)penser des dispositifs de partage de la valeur à même de préserver un contrat social entreprise / salarié dont les fondements et les paramètres sont encore à redéfinir ? »
Clés de lecture sur une question qui revient en force
Alors que l’on observe en France une stabilité de la part du travail dans la distribution de la valeur créée, le questionnement sur le partage de la richesse revient en force mêlant inflation, annonce de bénéfices records des entreprises du CAC 40, augmentation des inégalités et mutations majeures du marché de l’emploi et du travail. En 2021, au niveau de l’entreprise, l’épargne salariale a été le premier thème des accords d’entreprise (44% du nombre total d’accords déposés), les salaires arrivant en troisième position. Plus proche de nous, le dernier rapport de l’Association Française de la Gestion Financière, organisation financière professionnelle, du 16 octobre 2023 indiquait que l’épargne salariale et l’épargne retraite « atteignent un niveau d’encours historique » avec « plus de 14 milliards d’euros (…) versés sur les PEE et les plans Perco/PER collectif au cours des six premiers mois de l’année [2023] ». Dans le même temps, comme le soulignait Christian de Boissieu lors de cet échange, on fait le constat d’un consensus sur la nécessité d’élargir la mesure de ce qui fait valeur à l’extra financier.
C’est le terrain qui nous renvoie aux limites des dispositifs, avec des revendications fortes, et des décalages entre les mesures mises en place, négociées par les partenaires sociaux, et le vécu et le ressenti des salariés, d’un « travail qui ne paie plus ». La courbe des rémunérations n’ayant pas à ce jour encore rattrapée celle de la hausse des prix de l’alimentation. Les réponses apportées sont souvent perçues comme inadaptées.
D’autres signaux tels que les difficultés de recrutement, les chiffres de l’absentéisme, ou encore le sentiment perçu ou vécu de désengagement, témoignent aussi de la rupture du contrat couvrant nécessairement ce qui revient au travail et aux conditions de sa réalisation. La voie du dialogue social rencontre aussi des difficultés à identifier des solutions collectives à ces constats partagés et à leurs effets délétères sur les ambiances de travail. L’ANI signé en début d’année et sa transposition en cours dans la loi vont dans le sens d’une redynamisation de ces dispositifs incluant leur élargissement.
Ils ne pourront néanmoins se déployer sans l’instruction fine à la maille de l’entreprise de ce qu’ils doivent recouvrir, en cohérence avec les aspirations d’un corps social détenteur voire constitutif de ce qui fait valeur
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